Maître des percussions arabes
Professeur de musique Diplômé d’État option musiques traditionnelles
Ali Alaoui consacre l’ensemble de sa carrière à la diffusion de sa culture. Travaillant à la fois sur la transmission, la création et l’adaptation de répertoires classiques et traditionnels, il rend hommage à son patrimoine et tisse des liens entre musiques orientales et occidentales.
Enfance et carrière au Maroc
Né à Fès en 1967, Ali Alaoui étudie au conservatoire de musique arabo-andalouse de sa ville natale et pratique l’art des percussions depuis son enfance dans un environnement musical hérité du Maghreb, du Moyen-Orient, de l’Andalousie et de l’Afrique.
A 19 ans, il intègre l’orchestre de la Radio Télévision Marocaine de Fès puis est promu soliste dans l’Orchestre National du Maroc avec lequel il se produit dans le monde entier aux côtés des grands noms de la musique arabe tels Abdel Wahab Doukali, Abdelhadi Bel Khayat, Saïd Chraibi, Lotfi Bouchenak, etc. Cette carrière lui a valu la reconnaissance de ses pairs comme musicien mais aussi comme arrangeur et conseiller artistique lors de nombreux enregistrements studio.
Arrivée en France
En 1999, lors d’une tournée en France qui le mène jusqu’au salon du livre de Paris, il découvre que la culture musicale du monde arabe, encore peu diffusée hors de ses frontières, suscite un réel intérêt auprès des artistes et du public occidentaux. L’occasion lui est donnée d’enseigner les percussions orientales à Toulouse dans l’une des meilleures écoles de jazz et de musiques actuelles de France « Music Halle ». C’est là qu’il commence à transmettre son art et sa culture. Ce travail, unique en son genre, lui ouvre rapidement les portes d’autres établissements de formation tels la Faculté des Arts et des Lettres de Toulouse et l’Institut Universitaire de formation des maîtres de l’éducation nationale.
Développement pédagogique
A partir de 2001, il développe des stages de musique au Maroc pour sensibiliser ses étudiants à la richesse musicale de son pays. Depuis, une dizaine de séjours ont été réalisés dans différentes régions notamment en collaboration avec le conservatoire arabo-andalou de Fès, l’Université des Arts et des Lettres de Toulouse et le Festival de Fès de la Culture Soufie, sans oublier tous les ensembles traditionnels marocains que les stagiaires ont pu rencontrer.
A Toulouse, il organise également des séries de master classes et de concerts où il invite des artistes et chefs d’orchestre marocains à venir transmettre leur savoir et à se produire sur les plus belles scènes de la ville rose comme le Théâtre National du Capitole, le Zénith, la Halle au Grains et le Théâtre Garonne. Il a notamment reçu Azzeddine Montassere (chef de l’orchestre National du Maroc), Mohammed Briouel (Chef de l’orchestre arabo-andalou de Fès) , Majid Bekkas (maître de la musique gnawa), Mohammed Amine el Akrami et l’orchestre arabo-andalou de Tétouan et bien d’autres encore.
En 2006, il réalise un ouvrage de référence sans précédent qui lui permet de pérenniser et de diffuser son enseignement à plus grande échelle. Il s’agit d’un coffret pédagogique appartenant à la collection « Le Salon de Musique » qui contient un DVD d’apprentissage des rythmes et des percussions arabes, un DVD documentaire sur les musiques du Maroc et un livret d’une centaine de pages contenant des partitions et des références musicales et historiques.
Alors qu’en 2011, l’école Music’Halle investit de nouveaux locaux, Ali Alaoui ouvre de nouvelles classes d’interprétation dont un atelier de chant, un atelier orchestre et un atelier de culture rythmique. Ce nouveau vivier lui permet d’élargir sa sensibilisation aux musiques du monde arabe.
En septembre 2021, Ali Alaoui ouvre sa propre École de musique et développe la formation auprès de divers publics.
Développement artistique
Après avoir quitté l’Orchestre National du Maroc pour s’installer en France, Ali Alaoui entame une nouvelle carrière artistique marquée par de nombreuses collaborations avec des musiciens de jazz (Abdu Salim, Jean-Marc Padovani, Leon Parker, David el Malek, Tom Johnson) de musique classique (orchestre National du Capitole, orchestre philharmonique de Radio France, orchestre de chambre de Toulouse), de musique médiévale (viellistic orchestra, ensemble Tre fontane) et de musiques du monde (Cheb Khaled, Juan Carmona, Shankar Gosh, Vicente Pradal), etc. Il comprend vite que le partage de sa culture passe avant tout par la transmission et décide de réaliser ses propres projets avec des musiciens professionnels qui se passionnent pour la musique arabe et avec les musiciens qu’il forme dans ses ateliers.
En 2002, il crée l’ensemble « Torat » où il réunit ses meilleurs étudiants en percussions avec un quintet de jazz métissé aux influences orientales et latines. Cet ensemble se produit notamment au Festival des Musiques sacrées de Fès en 2004 et dans plusieurs instituts français du Maroc.
En 2004, il crée l’ensemble Moultaqa Salam dans lequel il présente la diversité musicale du Maroc tout en travaillant sur le métissage culturel avec la France et l’Espagne. Leur premier double album, « Chemins croisés en Méditerranée », est enregistré en 2009. Le groupe se produit pour la première fois au Maroc en 2006 lors du Festival des musiques sacrées de Fès marquant ainsi le début d’un beau parcours avec notamment des passages remarqués à la télévision marocaine sur la 1ère chaîne nationale 2M Monde et des centaines de concerts dont les plus marquants au Royce Hall Theater de Los Angeles, à l’Institut du Monde Arabe de Paris, au Festival Mawazine de Rabat, au Festival des Musiques Sacrées de Fès, au Palais des Nations Unies de Genève, au Théâtre National du Capitole, au Théâtre National de Rabat, au Festival Andaloussiat de Casablanca, à l’Auditorium de Barcelone et à l’Auditorium de l’Unesco de Paris.
En 2007, il crée « Darboukada » un ensemble déambulatoire de percussions orientales qui se produit au Festival jazz sur son 31 et au Zénith de Toulouse. En 2010, il développe ce projet pour le festival Mawazine de Rabat et crée l’ensemble « pulsation du monde » où l’on retrouve la darboukada accompagnée d’une section de batucada brésilienne, d’un ensemble de steel drums des Caraïbes, d’un ensemble de cuivres et d’une troupe de danse africaine, orientale et hip hop.
En 2008, il présente au Festival Jazz sur son 31 de Toulouse une création qui fait l’objet d’une résidence, d’un concert et d’un reportage diffusé lors du festival « Peuples et Musiques au cinéma » de Toulouse. Il y invite quatre percussionnistes solistes à interpréter un répertoire rythmique de sa composition : Karim Ziad à la batterie, Keyvan Chemirani au zarb iranien, Debashish Brahmachari aux tablas indiennes et Miguel Gomez aux congas.
Aujourd’hui, Ali Alaoui continue de promouvoir sa culture en faisant régulièrement le lien entre sa carrière pédagogique et sa carrière artistique et n’a de cesse de créer de nouveaux projets. Ils sont en grande partie réalisés avec l’orchestre Moultaqa Salam porté par la voix d’Izdihar (Ingrid Panquin) une chanteuse de gospel qui, en intégrant ses ateliers de percussions en 2002, s’est progressivement formée au chant arabe, une discipline qu’elle enseigne aujourd’hui à ses côtés.
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